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Manifesto 

"On entre toutes dans le féminisme par le corps"

Camille Froidevaux-Metterie, Philosophe


 

La maternité a fait naître en moi un élan féministe qui sommeillait déjà depuis un bon moment. Elle m’a fait prendre conscience du poids du silence qui pèse sur les femmes depuis toujours. Je pense aux jeunes filles qui n’ont pas le droit d’aller à l'école et qui sont réduites à une vie de recluse. A celles qui doivent se cacher pour avorter, parce qu’on les a privées du droit à disposer d’elles-mêmes. Je pense à l’espace sonore occupé majoritairement par des hommes ; pour les entendre, il faut bien que d’autres se taisent ? Je pense à celles à qui on a coupé la parole, celles qui ont été discréditées, enterrées avec leurs idées et évincées des livres scolaires. Je pense à celles à qui le souffle manque pour dénoncer les violences qu’elles ont subies. 


Mais le silence peut aussi être choisi et même revendiqué. C'est le sens du nom que j'ai donné à mon activité de doula et à ce site : Les silencieuses. La bravoure et la persévérance ne nécessitent ni tambours ni trompettes. L'amour inconditionnel de la parentalité s’immisce dans les moindres gestes quotidiens et n’attend rien en retour. Le silence est aussi la force des femmes. C’est ici que se loge ma vocation de doula : dans mon souhait d'être en écoute profonde de l’autre, juste là, présente. Exprimer sa sororité dans un geste plutôt que dans un long discours, accompagner plutôt qu’étaler un savoir. 



 

Je mets aujourd'hui toute mon énergie à la disposition des personnes qui se lancent dans la parentalité, pour qu’elles se sentent confiantes et libres dans leurs choix. Il s’agit pour moi autant d’un métier que d’un engagement humain.

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